Ceux qui me connaissent ou me lisent de temps en temps savent que depuis une demi-année, j'ai quitté mon emploi d'enseignante et ma petite maison en ville pour retourner vivre dans la maison de mon enfance et travailler dans la ferme familiale.
Cette transition ne s'est pas faite sur un coup de tête, ce sont des lectures, de réflexions et des expériences qui se sont succédées, additionnées et qui m'ont permis de décider, avec le soutien de mon conjoint et de ma famille, de faire le pas (tout en rappelant qu'en ce qui me concerne, aucune décision n'est définitive, il y a toujours moyen de changer de direction si l'on se rend compte que l'on fait fausse route ou qu'il est temps de passer à autre chose).
Parmi les lectures que j'ai faites, il y a tout d'abord eu la chronique de Sylvie Bonvin dans le journal Terre et Nature. Elle y écrivait (sauf erreur, ça date un peu) chaque semaine les expériences d'une jeune femme, qui après avoir travaillé dans le domaine administratif, entamait une reconversion avec la formation d'agricultrice. Je les lisais régulièrement et cela me paraissait alors tout à fait exotique…
J'ai également lu deux romans qui parlaient de femmes passant sans transition du milieu urbain au milieu rural.
"Le mec de la tombe d'à côté", de Katarina Mazetti, dont l'histoire se passe en Suède: la rencontre entre un agriculteur et une bibliothécaire. Je l'avais lu d'une traite, tout comme la suite, "Le caveau de famille". Le genre de littérature pas compliquée qui se lit facilement.
Dans le même style, il y a aussi eu "Une vie pleine" de Kristin Kimball. C'est l'histoire d'une new-yorkaise qui suit l'homme qu'elle a rencontré pour aller s'installer à la campagne et reprendre une ferme. A la différence des romans de Katarina Mazetti, il s'agit cette fois d'une histoire vraie, celle de Kristin Kimball, donc, que l'on peut aussi lire sur son blog.
Mais voilà, entre la fiction et la réalité, il y a souvent un gros écart… après coup, on arrive toujours à raconter les événements avec auto-dérision, on en garde les bons côtés… mais sur le moment, il est parfois difficile de trouver quoi que ce soit de positif quand tout va mal et qu'on est dans un mauvais jour. Si vous n'avez jamais été en pleurs sur un tracteur parce que vous êtes au bord de l'épuisement, que ce satané tracteur est hyper pénible à manoeuvrer et qu'en plus vous venez de plier sa porte … Bref.
Comme dans tous les domaines, on passe parfois par des moments de découragement et de solitude. On se demande si on fait fausse route, si on ne va pas regretter d'avoir fait ce choix (mais les regrets, en fait c'est plutôt quand on ne FAIT PAS quelque chose, non?), si ce qu'on a laissé (le job, les vacances et les week-ends de congé, les collègues, la vie en ville) ce n'était pas mieux, en fait (je crois que ce n'était pas mieux ou moins bien, c'est juste différent).
Ce qui fait douter, aussi, c'est quand on choisit une voie qui n'est pas une autoroute, l'évidence imposée par le contexte social (femme = mariage = enfants … non je n'ai pas choisi cette voie (en tout cas pour le moment)); j'ai choisi de recommencer une formation qui est plutôt destinée en principe à des personnes qui pourraient presque être mes enfants, pour me former à un métier pratiqué en majorité par des personnes qui ont une pomme d'Adam… donc je ne suis pas entourée par énormément de modèles auxquels je pourrais m'identifier.
Mais voilà que l'autre jour, en lisant un article de Modern Farmer (c'est en quelque sorte le magazine de l'agriculteur hipster américain ;-), mon attention a été attirée par le portrait de Jacob et Alissa Hexler. Alissa a crée le site Urbanexodus car elle était à la recherche de personnes qui vivaient la même situation qu'elle: débarquer à la campagne et se retrouver dans des situations où on se sent seul, perdu face aux difficultés et aux imprévus.
Sur son site se trouve une galerie de portraits variés, des couples, des célibataires, avec ou sans enfants, propriétaire ou non de l'endroit où ils se sont installés, cultivant des légumes, élevant des animaux,… J'ai beaucoup aimé lire quelques uns de ces portraits, et je me réjouis de continuer à les découvrir. Je trouve qu'il est inspirant et motivant de découvrir la vie de ces gens, les challenges auxquels ils sont confrontés, les joies et les difficultés de la vie de tous les jours; je trouve également "rassurant" de voir d'autres modèles que ceux que je rencontre le plus souvent dans mon quotidien.
Ce qui fait douter, aussi, c'est quand on choisit une voie qui n'est pas une autoroute, l'évidence imposée par le contexte social (femme = mariage = enfants … non je n'ai pas choisi cette voie (en tout cas pour le moment)); j'ai choisi de recommencer une formation qui est plutôt destinée en principe à des personnes qui pourraient presque être mes enfants, pour me former à un métier pratiqué en majorité par des personnes qui ont une pomme d'Adam… donc je ne suis pas entourée par énormément de modèles auxquels je pourrais m'identifier.
Mais voilà que l'autre jour, en lisant un article de Modern Farmer (c'est en quelque sorte le magazine de l'agriculteur hipster américain ;-), mon attention a été attirée par le portrait de Jacob et Alissa Hexler. Alissa a crée le site Urbanexodus car elle était à la recherche de personnes qui vivaient la même situation qu'elle: débarquer à la campagne et se retrouver dans des situations où on se sent seul, perdu face aux difficultés et aux imprévus.
crédit photos: urbanexodus.com
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