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Bien sûr, ne suivez pas le conseil de Bart Simpson…
Qu'est-ce que c'est, la zone de confort? Ca peut être le coin canapé plein de coussins juste rembourrés ce qu'il faut avec sa couverture qui tient chaud quand on en a besoin. Mais en fait là je pensais plutôt au concept intellectuel qui résume le fait de rester dans son train-train quotidien quotidien où nos besoins sont satisfaits mais où on ne se sent pas toujours pleinement accompli. Et les deux (canapé et concept intellectuel) se rejoignent, car il nous arrive souvent de renoncer à faire des choses (aller se promener, voir des amis, faire du sport, réparer le truc qui traine depuis des lustres,…) pour préférer le confort du canapé, tout comme on préfère parfois continuer à faire ce job qu'on fait depuis 10 ans (rémunérateur, pratique, connu) tout en se disant que notre rêve serait de poser des tavillons sur des chalets d'alpage dans les préalpes.
Moi aussi, parfois le canapé j'en rêve, et je peux vous dire que ces jours, il ne voit pas souvent mon postérieur, et si c'est le cas, juste un tout petit moment. Mais là n'est pas le sujet.
Oui, parce que depuis que j'ai commencé la formation, et particulièrement depuis ce mois d'août, je ne compte plus le nombre de fois où je me suis retrouvée dans une situation où je me suis dit: "aaaaargh, mais qu'est-ce que je fais là, je veux retourner chez moi!!!" tout en essayant de garder une attitude tout à fait sereine.
En effet, cette année j'ai décidé de passer la troisième et dernière année de ma formation dans d'autres exploitations agricoles que celle de mon père, où j'ai travaillé l'an dernier. C'est pour cela que je suis partie deux mois en Angleterre, puis un mois dans le canton de Zurich. Du coup, j'ai atterri dans des endroits que je ne connaissais pas, chez des gens que je ne connaissais pas et qui s'exprimaient dans une langue qui n'est pas ma langue maternelle. De plus, j'ai dû apprendre des procédures de travail propres à chaque exploitation, et me familiariser avec de nouvelles machines, du nouveau matériel, de nouveaux bâtiments…
Par la force des choses (ou de mon incompétence, cela dépend comment on se positionne), je me suis souvent retrouvée dans la position où on corrigeait ma façon de faire, où l'on m'expliquait que j'aurai dû plutôt faire comme ceci que comme cela.
A chaque fois que je vivais ces situations, j'en ressortais avec un sentiment négatif, un mélange d'énervement et de déception. Que je n'exprimais bien entendu pas à mon interlocuteur.
Lorsque j'ai remarqué que ces sentiments négatifs revenaient régulièrement, j'ai commencé à y réfléchir pour trouver un moyen d'agir dessus plutôt que d'en être victime.
J'ai réalisé que j'avais sans doute un caractère très perfectionniste et que je détestais être prise en faute. J'aimerais toujours pouvoir faire juste et bien, avoir la meilleure note, quoi! D'autre part, j'ai pris en compte le fait que, vu mon grand âge, j'avais sans doute de la peine à accepter de me retrouver à nouveau dans le rôle de la débutante à qui on explique tout, un peu comme à une petite fille
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Le fait de réaliser cela ne m'empêche pas de ne pas aimer les situations où je me retrouve dans le rôle de celle à qui on explique, celle dont on corrige la manière de faire (tiens, un peu le rôle de l'élève alors qu'avant, c'était moi la prof). Mais cela m'aide à prendre du recul et à ne pas trop être influencée par ces sentiments.
Je me dis que cela fait partie de l'expérience et que c'est aussi cela, sortir de sa zone de confort.
La zone d'inconfort, c'est aussi lorsqu'on me montre quelque chose à faire et que je ne suis ensuite pas capable de le faire correctement. J'ai l'impression d'être en échec et cela me décourage, ça me plombe.
Dans l'agriculture, il y a tout un tas de choses qu'il faut faire, mais faire manuellement, pas faire intellectuellement. Du coup, on peut rapidement être confronté à la situation où la machine qu'on utilise ne fait pas ce qu'on veut (ou plutôt: on n'est pas capable de lui faire faire ce qu'on veut, étant donné qu'il n'y a pas de mauvaises machines, il n'y a que de mauvais ouvriers, comme le disait ma patronne lorsque je cueillais du tabac à l'âge de 14 ans…). Dur dur, surtout lorsqu'on voit que les autres y arrivent sans souci. De nouveau, je crois que mon grand âge ne m'aide pas à accepter sereinement ces situations.
Une des manières que j'utilise pour m'encourager est la suivante: je fais un récapitulatif écrit de la suite de gestes techniques à faire, et je coche tout ce que je suis capable de faire. Ainsi, d'une part cela me fait un rappel qui m'aide à intégrer les tâches à effectuer, et d'autre part je vois sur la feuille que finalement, il y a plein de choses que je suis parfaitement capable de faire et qu'il ne me reste plus qu'un ou deux obstacles à franchir avant d'atteindre la perfection que je vise malgré moi toujours, même si je ne veux pas vraiment me l'avouer…
Sortir de sa zone de confort, ça nous mène parfois dans des contrées un peu hostiles, mais finalement la personne la plus hostile envers nous-même, on sait bien de qui il s'agit, non? ;-)
Merci pour ton commentaire sur mon blog, du coup je découvre le tien.
RépondreSupprimerEt je me réjouis de suivre tes aventures "non-confortables" ;-)