dimanche 31 janvier 2016

Le retour à la terre

Ceux qui me connaissent ou me lisent de temps en temps savent que depuis une demi-année, j'ai quitté mon emploi d'enseignante et ma petite maison en ville pour retourner vivre dans la maison de mon enfance et travailler dans la ferme familiale.

ramasser les cailloux...

Cette transition ne s'est pas faite sur un coup de tête, ce sont des lectures, de réflexions et des expériences qui se sont succédées, additionnées et qui m'ont permis de décider, avec le soutien de mon conjoint et de ma famille, de faire le pas (tout en rappelant qu'en ce qui me concerne, aucune décision n'est définitive, il y a toujours moyen de changer de direction si l'on se rend compte que l'on fait fausse route ou qu'il est temps de passer à autre chose). 

Parmi les lectures que j'ai faites, il y a tout d'abord eu la chronique de Sylvie Bonvin dans le journal Terre et Nature. Elle y écrivait (sauf erreur, ça date un peu) chaque semaine les expériences d'une jeune femme, qui après avoir travaillé dans le domaine administratif, entamait une reconversion avec la formation d'agricultrice.  Je les lisais régulièrement et cela me paraissait alors tout à fait exotique…

J'ai également lu deux romans qui parlaient de femmes passant sans transition du milieu urbain au milieu rural. 
"Le mec de la tombe d'à côté", de Katarina Mazetti, dont l'histoire se passe en Suède: la rencontre entre un agriculteur et une bibliothécaire. Je l'avais lu d'une traite, tout comme la suite, "Le caveau de famille". Le genre de littérature pas compliquée qui se lit facilement.
Dans le même style, il y a aussi eu "Une vie pleine" de Kristin Kimball. C'est l'histoire d'une new-yorkaise qui suit l'homme qu'elle a rencontré pour aller s'installer à la campagne et reprendre une ferme. A la différence des romans de Katarina Mazetti, il s'agit cette fois d'une histoire vraie, celle de Kristin Kimball, donc, que l'on peut aussi lire sur son blog.

Mais voilà, entre la fiction et la réalité, il y a souvent un gros écart… après coup, on arrive toujours à raconter les événements avec auto-dérision, on en garde les bons côtés… mais sur le moment, il est parfois difficile de trouver quoi que ce soit de positif quand tout va mal et qu'on est dans un mauvais jour. Si vous n'avez jamais été en pleurs sur un tracteur parce que vous êtes au bord de l'épuisement, que ce satané tracteur est hyper pénible à manoeuvrer et qu'en plus vous venez de plier sa porte … Bref. 

Comme dans tous les domaines, on passe parfois par des moments de découragement et de solitude. On se demande si on fait fausse route, si on ne va pas regretter d'avoir fait ce choix (mais les regrets, en fait c'est plutôt quand on ne FAIT PAS quelque chose, non?), si ce qu'on a laissé (le job, les vacances et les week-ends de congé, les collègues, la vie en ville) ce n'était pas mieux, en fait (je crois que ce n'était pas mieux ou moins bien, c'est juste différent). 

Ce qui fait douter, aussi, c'est quand on choisit une voie qui n'est pas une autoroute, l'évidence imposée par le contexte social (femme = mariage = enfants … non je n'ai pas choisi cette voie (en tout cas pour le moment)); j'ai choisi de recommencer une formation qui est plutôt destinée en principe à des personnes qui pourraient presque être mes enfants, pour me former à un métier pratiqué en majorité par des personnes qui ont une pomme d'Adam… donc je ne suis pas entourée par énormément de modèles auxquels je pourrais m'identifier. 

Mais voilà que l'autre jour, en lisant un article de Modern Farmer (c'est en quelque sorte le magazine de l'agriculteur hipster américain ;-), mon attention a été attirée par le portrait de Jacob et Alissa Hexler. Alissa a crée le site Urbanexodus car elle était à la recherche de personnes qui vivaient la même situation qu'elle: débarquer à la campagne et se retrouver dans des situations où on se sent seul, perdu face aux difficultés et aux imprévus.



crédit photos: urbanexodus.com

Sur son site se trouve une galerie de portraits variés, des couples, des célibataires, avec ou sans enfants, propriétaire ou non de l'endroit où ils se sont installés, cultivant des légumes, élevant des animaux,… J'ai beaucoup aimé lire quelques uns de ces portraits, et je me réjouis de continuer à les découvrir. Je trouve qu'il est inspirant et motivant de découvrir la vie de ces gens, les challenges auxquels ils sont confrontés, les joies et les difficultés de la vie de tous les jours; je trouve également "rassurant" de voir d'autres modèles que ceux que je rencontre le plus souvent dans mon quotidien.

samedi 23 janvier 2016

Ce qu'il y a dans mon assiette...

Cela fait pas mal d'années que je suis assez attentive au contenu de mon assiette.

Comment cela a commencé, je ne le sais pas; c'est sans doute venu très progressivement, ou alors c'est simplement quelque chose que mes parents m'ont transmis.

Ayant grandi à la campagne, dans une ferme, la majorité des aliments que je trouvais dans mon assiette étaient produits localement. J'avais toujours des pommes à la récréation, à mon grand désespoir (je rêvais de bananes, et ma maman me racontait cette histoire qu'elle avait sans doute inventée: quand elle était petite, une de ses amies qui avait vécu en Afrique et avait toujours eu des bananes à la récré détestait des bananes. (Non mais vraiment, ça se voit trop qu'elle avait inventé cette histoire, comment ai-je pu être aussi naïve??)), elle faisait les gâteaux elle-même, on buvait de l'eau (Sinalco, c'était mon Graal), bref rien que des choses saines.

Du coup quand je suis partie de la maison, après une période où je n'ai pas trop fait attention, bien vite je me mise à avoir des principes lors de mes achats.


Le premier principe: fruits et légumes de saison.
Le deuxième principe: privilégier les produits locaux.
Le troisième principe: pas de plats pré-cuisinés, pas de viennoiseries industrielles, pas d'huile de palme, bref pas de vilains aliments industriels

Du coup je suis devenue la spécialiste du décryptage des étiquettes, ça vire même au toc par moment.

Maintenant que je suis retournée à la campagne, je ne mets quasiment plus les pieds au supermarché (bon, ok, d'autres le font pour moi, ma maman car je mange avec mes parents au petit-déjeuner et à midi, en semaine, et mon homme qui lui, n'attache pas autant d'importance que moi aux principes cités plus haut…) et j'ai découvert une ou deux choses que je voulais partager ici.

Les céréales anciennes: dans le village d'à côté, à Villarzel, il y a un agriculteur qui cultive des céréales anciennes. Bon, du coup il est un peu mal vu par ses collègues car ses champs ne sont pas "propre en ordre" comme on aime à les avoir chez les agriculteurs suisses. Eh oui, dans cette profession, on est vite regardé de travers quand on fait les choses un peu différemment. Mais heureusement, certains ont le courage d'aller au bout de leurs idées, et c'est le cas de ce monsieur que vous pouvez découvrir dans cette vidéo:




Si ça vous dit, il vend ses farines directement depuis chez lui, il suffit de passer un coup de fil pour convenir d'un rendez-vous. Et du coup, vous aurez sûrement la possibilité de discuter d'alimentation et d'agriculture.


Pour les légumes, je vais de temps en temps au marché bio de la famille Gfeller à Sédeilles, aussi tout près de chez moi. C'est le mardi et le vendredi soir, on y trouve les fruits et légumes produits sur place, mais aussi des produits bios d'autres provenances, par exemple des agrumes, des produits laitiers, du pain.




Ils sont aussi au marché de Fribourg et ont un système de commande en ligne avec livraison dans des lieux de dépôts, plutôt sur le canton de Fribourg pour le moment.

Cette semaine, dans le cadre de ma formation, j'ai fait un cours consacré à l'agriculture biologique qui m'a permis de visiter la ferme des terres rouges, à Pomy (près d'Yverdon). C'est une ferme qui travaille en agriculture biologique; des céréales anciennes sont cultivées puis moulues sur place; avec la farine, du pain est fabriqué également sur place.

Je trouve ces manières de travailler très intéressantes et motivantes. Pour le consommateur, c'est un gage de qualité et d'authenticité, pour le producteur, c'est une meilleure mise en valeur de ses produits et le contact avec le consommateur.

Actuellement, en Suisse il y a un moratoire sur les OGM. Cela signifie que la culture des OGM est interdite, jusqu'en 2021 (le moratoire a été prolongé récemment). Et après? Si les consommateurs ne sont pas attentifs, ils pourraient bien se retrouver avec ce genre de choses dans leur assiette… 
En fait, peut-être qu'il y en a déjà maintenant dans leur assiette. On a le sentiment que ce n'est pas possible car les OGM ne sont pas cultivés en Europe (en fait si, dans certains pays), mais les importations sont autorisées… Or, pour nourrir le bétail, on importe énormément de tourteau de soja produit en Amérique du Sud. Les agriculteurs suisse importent du fourrage qui ne contient  en principe pas d'OGM, ce qui n'est pas forcément le cas des agriculteurs européens (les explications de la FRC à ce sujet).

Certaines personnes ne se soucient pas de la provenance de leur alimentation; pour celui qui s'en préoccupe, la problématique peut vite devenir très complexe. Un des moyens de rendre les choses plus simples est très certainement de se rapprocher au maximum de la source des produits que l'on consomme.



jeudi 7 janvier 2016

Marche à suivre / comment mettre un commentaire dans mon blog :-)

Cet article est dédicacé à ma collègue Claude :-)

Ah, ce blog… souvent je me dis que je vais arrêter d'y écrire, et tout supprimer.

En plus, quelle idée de lui avoir donné mon nom, n'importe qui peut savoir tout ce que je pense, à l'heure où on nous apprend à nous méfier de facebook, google et tous les vilains espions cachés derrière les écrans de nos ordis, tablettes et smartphones… je crois qu'à l'époque de la création de ce blog je me prenais un peu pour une artiste et je me disais que mon nom gagnait à être connu :-) 

Bon, en réalité je ne dis pas tout ce que je pense, et je crois être en mesure d'assumer ce que j'expose (rien de bien croustillant de toute manière…) à la face du monde via cette page.

Donc je reviens à mon intro, supprimer ou pas ce blog, alors que j'y écris peu souvent et que j'ai peu de lecteurs (enfin, peu par rapport aux stars de la blogosphère, mais mes statistiques montrent que le blog est quand même régulièrement consulté (oui, j'avoue, je consulte mes statistiques et quand il y a un pic de fréquentation je suis toute contente))... Finalement je ne le fais pas, pour le moment, car il y a de temps en temps de jolis retours, des réactions positives, parfois de personnes que je ne connais pas, parfois de connaissances, à propos de ce que j'y met.

Et rien ne me fait plus plaisir que ces conversations où surgit la phrase "j'ai vu dans ton blog…" (enfin si, des tas de choses me font autant, ou plus plaisir que cela, j'avoue (par exemple: recevoir un 6 pour une évaluation; recevoir une lettre manuscrite ou une carte postale dans ma boîte aux lettres, ou graal suprême: un paquet cadeau; nager dans le lac; que mon homme me fasse une surprise; mettre la touche finale à un découpage, un travail de couture, de broderie ou de crochet, une aquarelle; faire une balade à vélo; voir mon neveu ou ma nièce; boire des coups en bonne compagnie))… et ce sont ces retours qui font que finalement je continue à écrire.

Mais voilà, régulièrement, des connaissances m'avouent qu'elles sont profondément incompétentes en informatique (mais non: interdiction de se dévaloriser, il n'y a aucun état qu'on ne puisse  modifier, à part la mort!) et qu'elles ne parviennent pas à mettre leur commentaire en bas d'un article. 

Donc voilà une mini marche à suivre: si vous n'avez pas de compte google, ou wordpress, ou d'autre type d'identifiant qui est mentionné sous la case des commentaires, choisissez l'option Anonyme (voir la capture d'écran ci-dessous) dans le menu déroulant. Après avoir écrit votre commentaire, libre à vous de le signer ou non…


J'ai essayé tout à l'heure, ça fonctionnait. Mais seulement si je ne me mettais pas en navigation privée; je ne sais pas pour quelle raison.

Et pour vous, ça fonctionne? Ecrivez-moi un commentaire pour me le dire (ho ho ho, mais quel humour ;-) )