samedi 25 juin 2016

Cueillette et cuisine de plantes sauvages

Je vous en ai déjà parlé une fois, dans la famille cette année à Noël on avait fait un tirage au sort pour que chacun offre un cadeau à un seul membre de la famille, avec comme "règle" d'offrir non pas quelque chose sous forme matérielle mais d'offrir un moment à passer ensemble. 
Moi j'avais reçu une sortie à raquettes pour aller voir la grotte du glacier de Zinal, de la part d'une de mes soeurs. 

Et le cadeau que j'ai offert alors? C'est ma belle-soeur que j'ai tiré au sort, et connaissant son goût pour la nature, j'ai décidé de lui offrir une sortie "cueillette et cuisine de plantes sauvages".


Un dimanche de juin à la météo maussade (étonnant, non?), nous nous sommes donc partis explorer la nature environnant le village où je vis dans le but de récolter, d'après les indications de Sarah, les plantes qui allaient servir à préparer notre repas de midi.

Nous avons parcouru une petite distance, moins de deux kilomètres, mais cela nous a pris trois bonnes heures que nous n'avons pas vu passer, occupés que nous étions à repérer les plantes dont nous avions besoin et à les récolter avec soin.

La récolte de plantes sauvages nécessite tout d'abord des connaissances, bien entendu, pour ne pas récolter des plantes impropres à la consommation ou/et protégées, mais aussi du respect pour la nature. On ne récolte pas plus d'un cinquième des plantes annuelles présentes, et pas plus d'un tiers des vivaces, afin de leur permettre de se renouveler.


Le fruit de nos récoltes

Ca nous a pris un peu plus de temps que d'aller remplir le caddie au supermarché… mais disons que le sentiment de satisfaction n'est pas le même!


Et les mêmes plantes, une fois préparées.

Nous avons tout préparé dans la forêt, équipés de planches, couteaux, bols et casseroles...


Pour l'apéro, de jolies boulettes de fromage frais au fleurs et au lierre terrestre.

Nous ne nous sommes pas nourris exclusivement de ce que nous avions ramassé. Cela aurait sans doute été un peu austère...


La berce commune, dont la fleur, encore fermée, était la partie qui nous intéressait, ferait presque penser à un brocoli. 

Elle a été ajoutée comme garniture dans une salade de riz, après avoir été cuite à la vapeur.


L'ortie, un grand classique… en l'occurrence, là c'est la petite araignée qui m'intéressait, et je vous rassure elle n'est pas passée dans notre assiette ;-)

Les orties passées dans notre assiette l'ont été sous forme de "beurre d'ortie" tartiné sur des crackers. Un régal non piquant car les orties étaient hachées plus que finement avant d'être mélangées au beurre.


Cuisine en forêt



Et hop! des petites frittatas de gaillet gratteron!

Vous savez, le gaillet gratteron, c'est cette plante qui reste collée aux habits comme du velcro (et qui, sauf erreur, a d'ailleur inspiré l'inventeur du velcro pour son invention). Elle est considérée comme une adventice (mauvaise herbe) par les agriculteurs! Eh bien elle se mange aussi, après une bonne cuisson à l'eau pour l'attendrir, je vous rassure. En fait nous l'avons trouvée un peu coriace à manger, car nous avons ramassé des plantes un peu trop âgées sans doute.




Le sureau, un autre grand classique des plantes sauvages comestibles. Je trouve ses ombelles si jolies, si fines et si parfumées

Ce jour-là, j'ai découvert une manière de l'utiliser qui m'était inconnue: nous avons frit les ombelles après les avoir trempées dans la pâte à beignet. Avec un peu de sucre glace et une sauce sucrée aux bourgeons d'épicéa, un véritable régal pour le dessert!


L'avantage de la friture en forêt, c'est qu'on n'a pas les problèmes d'odeur dans l'appartement après!

Au final, des estomacs bien remplis au moment de retourner à la maison, et une autre manière de voir la nature toute proche! Cela m'a motivé à prendre le temps d'aller faire une cueillette lorsque je repère des plantes qui m'intéressent. Du coup, il faut être attentif à ce qui se passe dans la nature, parce que les périodes de cueillette passent en même temps que la saison avance! Déjà, l'aspérule odorante n'est bientôt plus qu'un souvenir (sauf à la montagne, j'en ai récolté en début de semaine dans les alpes valaisannes) (heureusement, on peut la garder vu qu'il faut la sécher) et j'ai vu que certains ombelles de sureau avaient fané. Mais comme dans la nature, tout fonctionne de manière cyclique, ces "fins" annoncent aussi la perspective de nouvelles récoltes qui me réjouissent.

Vous avez l'eau à la bouche? Vous avez envie d'en savoir plus sur ces plantes (je n'ai pas présenté toutes les plantes récoltées)?
Sarah de l'association Nature Vive, basée tout près de Lausanne, organise des sorties "sur mesure". Elle en connait aussi un rayon sur les oiseaux et donne des cours de capoeira!

Je vous souhaite un beau début d'été! 















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vendredi 3 juin 2016

Le sentier des bouquetins

L'été approche, même si on a du mal à y croire (pluie, quand cesseras-tu de tomber?)… Ici, on attend avec impatience le beau temps (et pendant plus qu'un jour, SVP), pour que le foin que nous avons dû laisser au champ termine de sécher, et pour pouvoir continuer à faucher le reste des parcelles destinées à produire du fourrage pour l'hiver…

Je profite de mon jour de congé (en semaine, je suis toujours plus "efficace" que le week-end, j'apprécie d'être toute seule à la maison pour pouvoir bricoler, ranger, bouquiner, aller faire une course ou une promenade) pour vous montrer enfin ces photos prises il y a un peu moins d'une année. Je suis sûre qu'elles apporteront du soleil dans votre esprit et qu'elles vous donneront envie de chausser vos souliers de marche pour partir à la montagne!



Direction le barrage de la Grande-Dixence, au Valais!

On apprécie ou pas ce genre de construction en pleine montagne, car il est vrai que la présence de l'homme est bien marquée lorsqu'on arrive au pied du barrage… On se retrouve plus dans un environnement bétonné qu'en pleine nature. On peut y trouver un côté historico-ludique, car il y a la possibilité de visiter une exposition consacrée au barrage; on peut aussi y voir un côté pratique, puisque les infrastructures existantes (la route et le téléphérique) permettent de monter à une altitude respectable sans avoir versé la moindre goutte de sueur (je suis consciente que ce n'est pas un argument recevable pour une grande partie des montagnards… d'ailleurs, je n'ai pas pris le téléphérique, ni à la montée, ni à la descente ;-) )



Une fois les formalités de départ effectuées (visite du musée, boire un petit café, marcher sur le barrage, se pencher au-dessus de la barrière et se dire que non, décidément, ce lac ne donne pas envie de faire une petite baignade), le sentier (très bien balisé, il s'appelle vraiment "Sentier des bouquetins", il y a des panneaux didactiques disposés tout au long de l'itinéraire) nous emmène un peu en surplomb du barrage, avant de passer de l'autre côté de la montagne, ce qui nous fait quitter le lac.



On monte tranquillement dans une combe, ce n'est sans doute pas la partie la plus intéressante de la randonnée, mais le chemin est facile, accessible aux familles avec enfants (bon, le genre d'enfant qui ne passe pas sa vie dans une poussette, sinon ça risque d'être rude pour tout le monde, hein).


Et l'avantage, quand le chemin est facile, c'est qu'on peut se concentrer sur autre chose que ses pieds et les cailloux sur lesquels on risque de trébucher. Par exemple, on peut admirer cette belle centaurée.



Une fois arrivés à la cabane, c'est comme toujours le temps de se déchausser dans le vestiaire, d'organiser un peu ses affaires, de trouver son lit, d'organiser à nouveau ses affaires (histoire de ne pas avoir à tâtonner dans l'obscurité quand on ira se mettre au lit et que la moitié des occupants du dortoir dormiront déjà), puis de faire une sieste, ou de bouquiner, ou de discuter, ou de jouer aux cartes, ou d'explorer les environs de la cabane… en attendant le souper.

Dans les cabanes du club alpin, le souper est en général pris autour des 18 heures, ce qui permet ensuite d'admirer le coucher du soleil en prenant l'air en dernière fois avant que la nuit tombe. Et cette fois, ce sont surtout les bouquetins que nous avons admirés, ils se sont réunis en contrebas de la cabane, en fin de journée.





La cabane de Prafleuri, où nous avons passé la nuit, a la particularité d'avoir été à l'origine un des baraquements destiné à loger les ouvriers du chantier de la Grande-Dixence. Par la suite, un bâtiment supplémentaire a été construit et c'est dans ce dernier que nous avons été hébergés. On voit encore des traces du chantier dans le cirque alpin au bord duquel se trouve la cabane (des matériaux y étaient extraits, puis transportés à travers un tunnel dans la montagne jusqu'au lieu de construction du barrage). Cela rend l'endroit un peu particulier.




Le lendemain matin, on se remet en route pour poursuivre le Sentier des Bouquetins. Tout d'abord, une bonne grimpette jusqu'au Col des Roux.





On a déjà fait un bon bout de la montée; on aperçoit la cabane à droite, et sur la gauche on voit les traces du chantier de la Grande-Dixence.





Ce sentier est très bien nommé. L'heure matinale aidant sans doute, nous avons pu observer des  bouquetins à plusieurs reprises, c'est un spectacle toujours fascinant.






Une fois le Col des Roux passé, nous avons retrouvé le lac des Dix et un soleil très présent, pour une jolie descente jusqu'au sentier qui longe le lac.


Le panorama était magnifique et nous avons encore pu observer des bouquetins au début de la descente.








On rencontre aussi des créatures moins poilues et plus petites, mais tout aussi fascinantes :-)



Les jolies linaigrettes, on dirait du coton tout doux







Nous nous sommes arrêtés pour prendre l'apéro au refuge de La Barmaz, qui est un ancien chalet d'alpage. Apéro tiré du sac, mais cabane ouverte aux passants, sans être gardiennée lorsque nous y sommes passés.


Dans le milieu alpin, il y a des techniques de survie qui comptent!


Petit à petit, on s'approche du niveau du lac, et on termine la balade sur le sentier tout plat qui le longe. 


Allez hop, une petite marmotte pour la route!





Et pour terminer avant d'arriver au barrage, le passage dans les tunnels sombres, frais et dégoulinants...


Le sentier des bouquetins est un circuit qui peut facilement se faire en un jour pour ceux qui arrivent assez tôt et marchent d'un bon pas, ou alors, comme pour nous, en deux jours et en se permettant de nombreuses pauses et un rythme tranquille… Pour les familles c'est une randonnée qui me paraît bien adaptée; par contre dans la cabane de Prafleuri il n'y a pas de chambres,  il faut dormir dans des dortoirs, ce qui ne convient pas forcément à tous.